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Toute solution à la crise doit consolider le processus démocratique et respecter le rôle des institutions (Experts)

Publié le : 10/02/2021 

Tunis, 10 fév 2021 (TAP) - Le chef du gouvernement Hichem Mechichi a affirmé, mercredi, que la Tunisie vit une des périodes les plus difficiles de son histoire tant au niveau économique et social que sur le plan constitutionnel et institutionnel.

C’était lors de sa réunion au Palais du gouvernement à la Kasbah, avec un groupe de constitutionnalistes et de doyens de facultés de droit consacrée à la crise suscitée par le remaniement ministériel.

Il a souligné que le processus démocratique engagé dans le pays depuis dix ans doit être préservé et consacré, estimant que les difficultés et les désaccords engendrés au niveau de l’interprétation de la Constitution et des textes de loi nous met dans l’obligation de consulter l’avis des experts.

« La question du remaniement qui a été opéré, dans le respect de la Constitution, renvoie au retard dans l’installation de la Cour constitutionnelle, qui a la compétence de démêler pareille situation ».

Haykal Ben Mahfoudh, professeur de droit public à la Faculté des Sciences juridiques, Politiques et Sociales de Tunis a déclaré à l’issue de la réunion que la crise de prestation de serment est une crise politique par excellence qui a besoin de solutions politiques et de négociations.

Toute solution doit consolider le processus de transition démocratique et respecter le rôle des institutions.

Et d’ajouter, même si elles sont possibles, les solutions techniques (juridiques) ne pourront pas garantir la continuité des structures de l’Etat ni assurer des relations fluides entre les deux têtes de l’Exécutif.

Haykal Mahfoudh a affirmé, dans sa déclaration aux médias, que les participants à cette réunion ont été unanimes à considérer que la crise est politique et nécessite des solutions politiques, en plus des solutions juridiques, et ce, dans le respect de la Constitution.

La rencontre intervient sur fond d’une crise entre les deux têtes de l’Exécutif au lendemain du vote de confiance, le 26 janvier dernier au parlement, aux ministres proposés par Mechichi dans le cadre d’un remaniement ministériel.

Le président de la République a refusé de recevoir les nouveaux ministres pour la prestation de serment après avoir émis des réserves sur certains noms suspectés dans des affaires de corruption et de conflit d’intérêts.

Certains participants à la réunion ont soulevé la question de médiation et d’arbitrage pour une sortie de crise, a encore souligné l’expert, faisant observer que les positions et les interprétations sont multiples et ne doivent, en aucun cas être le reflet des considérations politiques.

Les participants à cette consultation sont Iyadh Ben Achour, Neila Chaabane, Kamel Ben Messaoud, Ridha Ben Hamad, Haykal Ben Mahfoudh, Farhat Horchani, Slim Laghmani, Montassar Wardi, Saloua Hamrouni, Khalil Fandri et Boutheina Rekik